Editorial
Les années se succèdent, mais se ressemblent-elles ?
L’année 2023 nous a apporté de tristes événements. Deux militaires sont décédés en mission de lutte contre l’orpaillage illégal (LCOI) : le major Arnaud Blanc du GIGN, à Dorlin au mois de mars, et l’adjudant-chef Guy Barcarel, par ailleurs chef coutumier teko et administrateur du Pag, en mai. Nous saluons ici leur engagement et leur mémoire.
Cette année a également été très difficile au regard d’une sécheresse prononcée, conduisant à des pénuries d’eau potable et une dégradation de la qualité des eaux sur les hauts bassins du Maroni et de l’Oyapock. La maladie du manioc s’est généralisée sur les abattis... Et les difficultés de transport aérien vers les communes de l’intérieur se sont multipliées.
Mais l’année 2023 fut-elle donc si mauvaise pour le Sud Guyane et le Parc ?
Ce n’est pas en tout cas ce qui ressort d’une revue des activités menées, et notamment des principaux faits marquants que le lecteur découvrira dans le présent rapport : une mission exceptionnelle sur les lacs du sud, en site inexploré ; sur Papaïchton, l’achèvement du projet d’Atlas de la biodiversité communale ou encore le lancement des Jeux aluku juniors, et la structuration de la filière touristique ; la naissance du marché wayana à Taluen ; le lancement du projet Terrastories sur le Maroni ; la poursuite des Journées de l’abattis à Camopi la poursuite également des activités de transmission des savoir-faire et des patrimoines culturels et, sur le plan plus institutionnel, la reconstitution du Comité de vie locale ; le renforcement du dispositif d’appel à projets du Parc, en partenariat avec l’ARS ; ou encore le lancement des réflexions autour de l’évaluation de la charte.
Vous le constaterez, l’équipe du Parc est restée très dynamique, comme l’atteste la multitude d’activités, de supports de communication et d’animations sur le terrain, avec la complicité efficace de nos nombreux partenaires, communes, associations, services de l’État et des collectivités, ou encore professionnels du secteur privé, tous attentifs à contribuer à un développement local durable sur le territoire, respectueux de l’environnement.
Bien sûr, l’orpaillage illégal reste présent, trop présent, et mobilise toutes les ressources du dispositif Harpie auquel le Parc contribue depuis sa création.
L’accent a été mis en 2023 par le Parc sur le recrutement de deux nouveaux jeunes inspecteurs de l’environnement, issus tous deux du territoire, et sur le volet diplomatique de la LCOI, notamment en direction des autorités du Suriname, eu égard à l’enjeu de régulation et de réduction des flux logistiques sur le fleuve Maroni. Mais aussi à la frontière brésilienne sur l’Oyapock, sujet évoqué en particulier lors de la Conférence mixte transfrontière, tenue à Cayenne en juillet 2023.
Ces efforts se poursuivent en 2024, bien entendu. En attendant, nous vous souhaitons bonne lecture de ce rapport d’activités 2023 et vous donnons déjà rendez-vous pour l’édition 2024.
Jules Deie, président du conseil d’administration du Parc amazonien de Guyane
Pascal Vardon, directeur de l’établissement public du Parc amazonien de Guyane
