Les systèmes agraires du sud de la Guyane sont avant tout des systèmes vivriers : c'est-à-dire qu’ils contribuent à la fois à l’autonomie alimentaire des familles, et à la fois à l’attachement culturel aux choix alimentaires, de par le maintien de savoir-faire et d’une agrobiodiversité maîtrisée. Dans le sud, l’agriculture vivrière est le pilier d’une organisation spatiale et sociale des communautés.
Toutefois, on assiste progressivement à la mutation d’une économie familiale de subsistance vers une économie mixte subsistance-monétaire. Dès lors, on cultive aussi pour vendre et non plus exclusivement pour se nourrir et maintenir les traditions alimentaires et culturelles, en lien avec une agro biodiversité hyper spécifique. Toutefois, les zones de vie du Parc amazonien sont inégalement touchées par ce phénomène, notamment du fait d’une exposition relative aux manifestations de la société moderne.
L’évolution des pratiques a des conséquences à la fois sociales et environnementales. En effet, dans ces sociétés en pleine mutation « culturelle et sociale », de par la double imprégnation culturelle croissante des jeunes générations, les contradictions émergent, et avec, les risques de perte d’identité. Les aspirations et les ambitions changent, les activités évoluent ainsi que les motivations et les modes de consommation. D’un point de vue environnemental, l’évolution des pratiques fragilise les équilibres homme-milieu et affectent la « durabilité » des modes de vie. La sédentarisation de l’agriculture, le défrichage de parcelles plus grandes, sur des terres non choisies, l’usage d’amendements et/ou de produits phytosanitaires, l’introduction de variétés végétales pourraient avoir des conséquences importantes sur les dynamiques forestières (peuplements végétaux et animaux).
L’aménagement de l’espace et le façonnement de la forêt par les communautés autochtones redevient dès lors une vraie question.
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