En effet, dans ces sociétés en pleine mutation « culturelle et sociale », de par la double imprégnation culturelle croissante des jeunes générations, les contradictions émergent, et avec, les risques de perte d’identité. Les aspirations et les ambitions changent, les activités évoluent ainsi que les motivations et les modes de consommation. D’’un point de vue environnemental, l’évolution des pratiques fragilise les équilibres homme-milieu et affectent la « durabilité » des modes de vie.
Une société en mouvement
L’un des changements majeurs observé réside dans l’évolution des manières de produire et de consommer les ressources naturelles renouvelables. Ces changements s’observent à travers les pratiques et les activités des habitants, de manière plus ou moins importante selon les bassins de vie.
D’une part, le développement des emplois salariés a conduit à limiter l’exercice des activités de subsistance (chasse, pêche, agriculture, collecte de matériaux) pour les habitants concernés par ces emplois. Ces derniers deviennent de fait, au moins partiellement, des acheteurs de produits issus des ressources naturelles. D’autre part, ce premier point couplé à l’augmentation des populations se traduit par une spécialisation de certains habitants sur des activités dans une logique d’économie marchande : émergence d’une agriculture professionnelle à Maripa-Soula par exemple, de pratiques de pêche et chasse commerciales, développement d’une filière de production de bois d’œuvre…
Néanmoins, la pluri-activité reste une composante forte dans l’organisation des habitants et ce, sous de multiples formes : combinaisons d’activités salariées, entrepreneuriales, domestiques, activités à temps partiels, investissement dans plusieurs filières de production domestiques ou commerciales (agriculture, élevage, pêche, bois…) et/ou sur plusieurs marchés de service (transport fluvial et terrestre, petite enfance, restauration…).
Face aux changements sociétaux et économiques auxquels sont confrontées les populations du sud de la Guyane, de nouvelles problématiques se posent pour sauvegarder les cultures, d’une part concernant l’adaptation des politiques publiques aux réalités locales, d’autre part concernant les modalités de transmission de la culture entre générations au sein de ces populations.