Bienvenue à Pascal Vardon, directeur du PAG
Ingénieur polyvalent dans les domaines de l’environnement, de l’eau, de l’agriculture, des forêts, du développement rural, de la prévention des risques naturels, de l’aménagement, du logement et de l’urbanisme, Pascal Vardon était, précédemment, à la tête de la Direction départementale des territoires et de la mer de la Haute-Corse.
A 55 ans, son parcours professionnel est diversifié, tant sur le plan thématique que géographique.
En 30 ans, il a exercé ses fonctions dans l’Hexagone et en Afrique dans les domaines des travaux ruraux, de la gestion des moyens et des ressources humaines.
Depuis 12 ans, Pascal Vardon occupe des postes de direction dans diverses structures : Direction départementale de l’agriculture et de la forêt des Pyrénées Orientales, Direction départementale des territoires et de la mer des Bouches-du-Rhône, Office national de l'eau et des milieux aquatiques inter-régions Méditerranée…
Au début des années 2010, il a contribué à la préfiguration du Parc national des Calanques.
« Occuper la fonction de directeur du Parc amazonien est, pour moi, un défi à relever, celui de la réussite de l’entreprise Parc National, décliné à la mode Parc amazonien de Guyane, c’est à dire avec sa composante naturelle liée à la diversité biologique exceptionnelle, sa composante humaine liée au développement des communautés locales, et sa composante de lutte contre le fléau de l’orpaillage illégal », indique le nouveau directeur.
Pascal Vardon a déjà eu l’occasion de travailler en Guyane : en 1997, ses travaux personnels l’ont amené à réaliser un inventaire forestier sur la piste de Saint-Elie avec le Sylvo-Lab de Kourou.
Interview…
Que représente, pour vous, le Parc amazonien de Guyane ?
Ce parc national représente un véritable défi, celui de ses enjeux liés à la biodiversité, bien sûr, celui de ses enjeux humains avec les populations locales, et celui de la lutte contre les dégradations, à commencer par l'orpaillage illégal. Le Parc est en effet aussi un espace de convoitise, menacé de dégradation physique, de spoliations, de violences et d’impacts irréversibles sur les populations qui y vivent, et sur les patrimoines naturels et culturels.
Ce défi, c’est celui d’une responsabilité énorme à porter, collectivement, pour le directeur et son équipe, de façon partagée avec d’autres acteurs au sein du parc et autour de l’établissement. C'est un très beau challenge, sans aucun doute.
Quels vont être vos axes de travail prioritaires ?
Ma première priorité sera de me présenter à tous les acteurs travaillant au sein du Parc ou en lien avec le Parc. Cela prend un peu de temps et nécessite beaucoup d'écoute. De nombreux acteurs, en interne et en externe, ont suffisamment de recul pour mettre en perspective la situation actuelle, le point d'avancement des réalisations en cours, avec l'histoire de la construction de ces projets, les difficultés rencontrées, mais aussi les conditions qui ont fait les succès. Chaque directeur, lorsqu'il arrive, doit s'imprégner de ce passé récent ou plus lointain pour apprécier les orientations à donner et se fixer sa propre ligne d'horizon. C'est pourquoi je compte beaucoup sur les équipes du Parc, ses cadres mais aussi tous les agents, et sur les administrateurs et partenaires pour m'imprégner des sujets en cours et à venir.
Comment comptez-vous mener à bien les actions fixées dans la charte* ?
Le Parc a déjà un très beau bilan, depuis maintenant plus de 10 ans d'existence, et beaucoup d'actions sont sur les rails. Il me faudra rencontrer les élus des communes de la zone d'adhésion et les chefs coutumiers également pour apprécier les raisons qui peuvent freiner ou empêcher une complète réalisation des ces actions inscrites dans la charte. Je répondrai donc à cette question après ce tour d'horizon des acteurs directement concernés.
Quelles sont vos ambitions pour le Parc amazonien de Guyane (Pag)?
Le Pag est le plus grand parc national de France et il mérite, du fait de ses spécificités, un rayonnement plus important encore, y compris sur la scène internationale. Nous avons devant nous en 2020 deux événements internationaux, le congrès de la Nature à Marseille et la COP 15 de la convention sur la diversité biologique à Pékin. Le Pag contribuera largement à la contribution française à ces événements internationaux. Néanmoins, cette notoriété attendue ne doit pas nuire aux habitants du Parc. L'équilibre est fragile et subtil. Mes ambitions sont principalement de renforcer la contribution du Parc amazonien à la lutte contre le fléau de l'orpaillage illégal et de trouver l'équilibre entre préservation des milieux naturels et perspectives de développement des communautés locales, y compris pour les jeunes.
Que pensez-vous de la Guyane, de manière générale ?
Je suis venu en Guyane il y a 20 ans, dans le cadre de ma formation d'ingénieur des eaux et forêts. Nous avions réalisé des inventaires forestiers au bout de la piste de Saint-Elie et dormi dans le carbet de l'ONF. J'avais été enchanté de ce séjour de 5 semaines, et de la Guyane en général. Je ne pouvais pas imaginer que je reviendrai 20 ans plus tard. Mais la Guyane, ce n'est pas que le Pag et la fusée Ariane. C'est aussi un territoire qui se développe, qui a ses succès et ses soubresauts, comme on l'a vu en 2017. Tout cela fait partie du contexte et si la Guyane est un peu plus loin de Paris que la Corse, d'où j'arrive puisque j'étais en poste à Bastia, elle est un territoire qui mérite une grande attention en matière de développement économique, humain et social. Et cela me parle, autant que la biodiversité et la préservation de l'environnement.
« La Guyane mérite une grande attention en matière de développement économique, humain et social »
*La charte est le document qui fixe les lignes directrices du Parc national. Celle du Parc amazonien de Guyane a été adoptée en 2013.