Le modèle varie légèrement d’une communauté à l’autre (Wayana, Wayãpi, Teko, Businengé), mais les principes fondamentaux restent les mêmes, tous issus des techniques amérindiennes perpétuées depuis des millénaires en Amazonie :
- La forêt est coupée en général sur 0.5 à 1ha, puis les arbres une fois secs sont brûlés.
- Les différentes variétés sont plantées.
- Après une ou deux années de récolte (trois ans chez les Wayana), la parcelle est abandonnée à la recrue forestière.
Ce modèle est intensément associé aux autres activités de subsistance (chasse, pêche, cueillette) et implique donc une connaissance fine du milieu et une bonne maitrise de son fonctionnement (nature du sol, nature du couvert végétal, possibilité de chasse, choix des espèces cultivées et des associations etc.) et de sa dynamique. L’abattis est à la base de l’équilibre alimentaire de ces sociétés.
Selon les communautés, la durée de jachère est plus ou moins importante, ainsi que la diversité des cultivars. Le manioc reste cependant l’élément principal de l’abattis dans l’ensemble des communautés de Guyane.
Notons en particulier que chez les Businengé, la culture est sensiblement différente du fait de l’exploitation de certaines plantes spécifiques (riz, arachide etc.).
L’agriculture itinérante sur brûlis, pratiquée depuis des millénaires en Amazonie et ailleurs dans le monde, a suscité de nombreuses interrogations quant à ses performances. Aujourd’hui encore, on lui reconnait les qualités suivantes :
- Système autonome : apport de nutriments par le brûlis, préservation des parasites et des adventices du fait des choix des associations de plantes.
- Régénération et renouvellement des écosystèmes dans les années suivant l’abandon de la parcelle et la reprise de la végétation.
- Sécurité alimentaire : en particulier grâce à la forte productivité du manioc, sa bonne résistance au milieu naturel et les capacités de stockage naturel.